Décidément le 10 semble être le chiffre porte bonheur de Georges Blanc. En effet, c’est un 10 janvier 2001 qu’il a ouvert le Splendid à Lyon-Brotteaux et c’est le 10 janvier dernier, 10 années plus tard, qu’il ouvre l’Embarcadère à Jassans-Riottier. Espérons qu’il ne faille pas attendre encore attendre 10 ans pour découvrir un nouvel établissement gourmand du chef triplement étoilé de Vonnas (Ain), le premier village gourmand de France.

Petite commune de 6 500 habitants, Jassans-Riottier se trouve dans l’Ain, mais à à moins de 30 kilomètres de Lyon (Sortie d’autoroute Villefranche-sur-Saône Sud plus 4 minutes pour traverser la Saône) et à 50 Km de Bourg-en-Bresse. Il faudra donc dans de nombreux cas moins de temps pour aller de Lyon à Jassans, que pour traverser la métropole lyonnaise d’est en ouest. Un bon point pour le service du soir, mais aussi pour celui du midi en particulier lors des beaux jours comme ce lundi 10 janvier 2011 illuminé par un soleil printanier.

Si cette nouvelle brasserie gourmande se nomme l’Embarcadère, c’est bien parce qu’elle est amarrée à une jolie et sympathique halte fluviale en bord de Saône et à n’en pas douter d’aucun ne manqueront pas de s’y arrêter pour cause de gourmandise.

Il aura fallu à l’équipe de Georges Blanc et à l’architecte Pierre Chaduc six mois pour mener à bien ce dossier.

Un projet de 1,2 million d’euros et rapidement mené en six mois. Bien intégré dans un parc de plusieurs hectares, la brasserie gourmande sait être moderne sans être ni tapageuse, ni conceptuelle. L’ambiance extérieure comme intérieure respire un esprit feng-shui propice à des agapes fort gourmandes. Les beaux jours permettront même à quelques 250 convives de déjeuner ou dîner en terrasse entre la Saône aussi paisible que majestueuse et le parc arboré.

L'équipe du premier jour !

Côté intérieur calme et sérénité sont également de mise avec un éclairage coloré et discret qui rehausse la clarté du lieu. Les deux salles à manger (l’une d’elle en bord de Saône pouvant faire office de salon privé, voir de salle de réunion) sont séparées par une vaste cuisine ouverte, sur le côté de laquelle on peut rapidement espérer de trouver quelques tables d’hôtes…

La transparence est de mise avec de très larges baies, mais aussi avec une cave vitrée bien achalandée et une chambre froide, vitrée également, dans laquelle les volailles de Bresse AOC, si chères au président de l’appellation (le même Georges Blanc !), sont déjà à l’honneur.

Les cuisines ouvertes avec la chambre froide vitrée !

Sous la houlette du directeur Vincent Michel, de son adjoint Philippe Billiet et de leur équipe de salle, le service dès le premier jour n’a souffert d’aucun reproche. Précision, rigueur, professionnalisme et convivialité sont de mise pour le bonheur de la clientèle.

Passons à présent à l’essentiel du restaurant à savoir les cuisines ! Arrivé  du Monte Carlo Bay après un beau parcours, Franck Fanget en est à la tête, aidé pour les premiers temps par Frédéric Desmures, le brillant chef exécutif du Groupe Georges Blanc.

Franck Fanget et Frédéric Desmures

Ils ont réussi l’exploit dès le début avec leur brigade à faire une mise en place qui ne souffre pratiquement d’aucun reproche, si ce n’est quelques petits réglages pour ne parler que de celui du système informatique, propre à chaque établissement, sans oublier quelques spots à brancher en terrasse !

Sans plus attendre commençons par une hure de joues de bœuf et ses légumes fondants en gelée de pot au feu et sa sauce tartare. Si dès la première bouchée, saveurs et délicatesse nous sautent au palais, ce n’est pas un hasard. La cuisson de l’ensemble, viande et pot au feu de légumes, à basse température en quelques dix heures y est pour beaucoup. La sucrine, verdoyante et croquante donne du peps et de la couleur à cette entrée avec une sauce tartare présente et délicate à la fois (Vous pourrez aller en rendez-vous de suite après, sans aucun soucis !).

Le p’tit tour de poivre du moulin et de fleur de sel donnant la touche finale. Les petits détails faisant les grandes maisons !

Avec ce plat en starter, on est de suite dans l’esprit et le style Blanc: « Celui d’une belle brasserie guinguette, ouverte 7 jours sur 7, à la convivialité affirmée, à l’assiette très gourmande et, qui plus est, à prix doux. Nous voulons une politique de prix modérés, en un mot une cuisine du Val de Saône abordable et gourmande » insiste le chef étoilé.

Pour rester dans la gourmandise militante, nous avons choisi ensuite les Rouelles de pieds de porc à la Beaujolaise et lentilles vertes du Puy. Un plat canaille dans le plus pur style brasserie avec la touche de présentation gastronomique. Les lentilles cuites à la perfection, cela va sans dire, sont relevées par un filet de Xérès qui leur donne vie. Quant aux rouelles, mœlleux, goût et saveurs généreuses sont au rendez-vous, comme il se doit. Une fois encore, on est pas toujours obligé d’opter pour la truffe, la caviar ou le foie gras pour se faire plaisir.

Vous n’aurez qu’à jeter un coup d’œil ci-après pour vous faire une idée de la carte qui changera tous les deux mois. Si la volaille de Bresse AOC et les grenouilles y sont en bonne place, le choix est par ailleurs très écclectique.

Côté cave, elle est d’emblée très présente, avec les vins de Georges Blanc certes, comme ceux de Georges Dubœuf, mais aussi ceux de « petits producteurs » dont la qualité des flacons n’a pas à rougir. Ici également on sent la patte de Chef sommelier du Groupe, Fabrice Sommier (MOF) toujours à la recherche de l’excellence, au meilleur rapport qualité-prix.

Pour rester classiques, nous avons opté en finale pour le Moelleux au Chocolat  servi tiède, avec son caramel laitier au beurre salé et sa boule de glace. Quand bien même il faille prévoir quinze minutes d’attente pour cette gâterie, le jeu en vaut la chandelle. la cuisson du mœlleux est au degré près. Le biscuit n’est pas sec du tout, le chocolat intérieur coulant sans trop et tiède comme il faut. Comme toutes les crèmes caramel, le sucre est bien présent. Faut-il le casser un peu plus ?

Toutes ces agapes se passent dans un cadre agréable style brasserie couleur bistrot avec un service, répétons le, digne des grandes maisons. Des produits de qualité, pas de chichi, une cuisson parfaite et un assaisonnement précis, voilà la base d’une restauration comme on aimerait en voir tous les jours.

Merci Georges !

Sans aucun doute doute l’Embarcadère est appelé à devenir le nouveau spot gourmand des caladois, mais aussi des lyonnais qui affectionnent tout particulièrement les bords de Saône.

Michel Godet – Reportage texte et photos

Les menus se trouvent sur: CLIC pour les menus !


L’Embarcadère

Directeur: Vincent Michel  –  Chef de cuisine: Franck Fanget

En bord de Saône: 15 av de la plage 01480 Jassans-Riottier (Ain)

Téléphone: 33(0)4 74 07 07 07 –   Télécopie : 04 74 07 07 06

Sortie autoroute: Villefranche-sur-Saône sud

Accueil chaque jour jusqu’à 14h30 (Repas) et 22h30 (Dîner)

Parking  –  Accès handicapés  –  Wi-Fi

Un maire aux anges !

Nous avons eu le plaisir et le bonheur de rencontrer  Madame le Maire de Jassans-Riottier (6 500 habitants), qui affiche un bonheur affirmé, elle dont le père avait accueilli le Général de Gaulle en son temps à la place du restaurant actuel.

Le Général. de Gaulle à Jassans-Riottier © Photo archives

Sa commune va devenir un haut lieu de la gastronomie histoire de compléter le marché habituel du samedi matin (8h00 à 12h00) et celui bio du mercredi après-midi (14h00 à 18h00 ou 15h00 à 19h00 suivant la saison).

Ces deux marchés étant installés sur la place de Limelette au centre ville.

Qui plus est l’actualité jassanaise est très riche actuellement. L’arrivée d’une brigade de gendarmerie avec quatorze gendarmes, la nouvelle médiathèque Simone Veil, une crèche rénovée et agrandie, l’ouverture dans quelques jours d’une maison médicalisée de quatre vingt quatre lits avec une section Alzhalmeir et de nombreux projets, pour ne citer que le souhait de la mise en place en bord de Saône de vélos électriques en location (façon  Decaux), ou encore la création, pourquoi pas, d’une hélistation.

2011 sera à n’en pas douter l’année de Jassans-Riottier, qui n’est pas connue que par sa chasse au œufs de Pâques !