Au cœur du projet de la Cité de la gastronomie française, Lyon est toujours sur les rails… N’en déplaise aux esprits chagrins !

Les candidatures pour l’obtention du titre de Cité de la gastronomie française par l’une des six villes suivantes, Beaune, Chevilly-Larue, Dijon, Lyon, Tours et Versailles sont désormais closes.

C’est le 15 octobre prochain que la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, et son directeur Pierre Sanner, auditionneront les candidats.

L'Hôtel Dieu sur les magnifiques quais du Rhône

Le Sénateur-Maire de Lyon Gérard Collomb, son adjoint en charge du rayonnement international Jean-Michel Daclin, Régis Marcon (Chef trois étoiles à Saint-Bonnet-le-Froid-43) et Hervé Fleury (MOF-Groupe Paul Bocuse) représenteront Lyon, avec peut-être un représentant du Groupe Eiffage, attributaire du projet de l’Hôtel Dieu.

Contrairement à tout ce que l’on peut entendre ici et là, les dés sont loin d’être jetés et même mieux, Lyon semble toujours être positionnée dans le peloton de tête de cette compétition.

En phase de finalisation, le dossier lyonnais s’étoffe de jour en jour remarque Jean-Michel Daclin, l’adjoint au maire qui pilote le projet.

Jean-Michel Daclin

Au delà de l’aspect purement infrastructurel, c’est dans le fond que l’équipe lyonnaise travaille. Ainsi, Paul Bocuse (MOF), vient de fédérer douze des plus grands chefs mondiaux pour soutenir la candidature lyonnaise. Une initiative qui rend caduque ceux qui lui font dire « On a déjà le Bocuse d’Or à Lyon ! » La référence mondiale du Pape de la gastronomie  étant incontournable en la matière.

Régis Marcon (MOF et Bocuse d’Or), nommé chargé de mission dans l’alternance en matière de formation par l’ancien gouvernement, travaille sur l’aspect formation.

Dans ce domaine c’est l’homme de la situation, le plus en pointe sur le sujet du reste. Comment par ailleurs éluder les préoccupations relatives à l’initiation et la formation au goût auprès des jeunes et des moins jeunes ? Le goût n’est-il pas l’un des éléments essentiels et fédérateurs de la gastronomie, à tous les sens du terme.

Le centre de recherche de l’Institut Paul Bocuse (Ecully) travaillant quant à lui dans le domaine de la recherche liée à la gastronomie.

Lyon est au cœur de nombreuses régions viti-vinicoles et de produits du terroir de qualité

Et puis, phénomène majeur de notre société la gastronomie est fondamentale en matière de santé.  Une santé qui est inscrite dans les gènes même de l’Hôtel Dieu construit par Soufflot et de sa vocation médicale première ?

Mieux même, grâce au réseau Délices des villes gourmandes, créé à Lyon par Jean-Michel Daclin, les lettres d’encouragement des villes adhérentes à ce réseau (Chicago-USA étant la dernière a l’avoir rejoint)arrivent sur le bureau de ce dernier, comme celle de Canton (Chine), qui cautionne le projet et souhaite même s’y impliquer concrètement !

Parlant de fédération des compétences, pourquoi ne pourrait-on pas non plus envisager un axe gastronomie-œnologie Lyon avec la Bourgogne, dont Dijon et Beaune, sont deux des autres villes candidates ?

Un projet qui aurait du sens… N’est-il pas !

Au delà de ces pistes de réflexion, n’oublions pas que la Cité de la Gastronomie doit être un lieu entièrement dédié aux cultures culinaires de France et du monde, à la mise en valeur du patrimoine alimentaire, à l’ensemble de ses savoir-faire, de ses connaissances, de ses rites et des métiers connexes.

Après les auditions, la mission devra déterminer quel est « le projet qui est économiquement réalisable dans un délai raisonnable et qui tant en terme de gouvernance que de programmation culturelle et scientifique sera le plus conforme aux engagements pris vis-à-vis de l’Unesco ».

Néanmoins, notons que le dernier mot restera au Ministre de l’agriculture et à son homologue de la culture, sur propositions et réflexions de la mission MFPCA, cependant.

« On va essayer de gagner et on a toutes nos chances ! » ajoute l’adjoint au maire, passionné plus que tout autre par le projet.

Concrètement, ce dernier est évalué à 15 millions d’euros sur trois ans et demi qui pourraient être répartis en trois parts presque égales: collectivités locales et Grand Lyon, Région Rhône-Alpes et secteur privé, soit moins de 1,5 million € par an et par contributeur. La notoriété de la ville n’est-elle pas à ce prix par rapport à d’autres événements générateur d’image de marque et budgétivores, pour ne citer que le football ?

A titre indicatif, il suffirait de 250 à 300 000 visiteurs chaque année pour que l’exploitation soit rentable. Notons au passage, que la taxe de séjour a rapporté en 2011 à Lyon plus de 4 millions d’euros.

Ce projet n’apporterai-il pas de nombreux visiteurs du monde entier avec en plus un CA induit non négligeable ?

En matière de références, n’oublions pas non plus que le projet UNESCO sur le Palais du goût a été initié entre Rhône et Saône après 2001. Une autre référence. Notons aussi que le projet de l’Hôtel Dieu est déjà « labellisé » par les Musées de France. un second label sur le site pour une Cité de la gastronomie serait un énorme plus pour la ville…

Pour le moment, il semble difficile de parler de date de proclamation des résultats. Par contre, en cas de victoire, une inauguration lors du Sirha 2013 serait à n’en pas douter une apothéose pour la capitale mondiale de la gastronomie.

A ce propos, ne confondons pas les deux problématiques. Certes Lyon est la Capitale mondiale de la gastronomie, mais le projet est bel et bien celui de la défense de la gastronomie française dans son entité pleine et entière. L’un n’empêchant l’autre malgré tout.

Par ailleurs, la gastronomie française est quelque peu attaquée ces derniers temps par les pays nordiques ou encore l’Espagne. Ces derniers disant que leur gastronomie est celle du XXIe siècle et qu’elle s’invente ailleurs et la notre, celle du siècle dernier ! Il n’est qu’à voir le buzz qui s’écrit autour d’El Bulli (Catalogne) ou encore des pays nordiques très présents sur les podiums des derniers Bocuse d’Or

Il est donc temps de remettre en piste nos fondamentaux pour prouver que la gastronomie ne peut pas s’inventer ailleurs que chez nous, au cœur de Rhône-Alpes.

Lyon, sa charcuterie et ses lyonnaiseries militantes !

« Et Jean-Michel Daclin de conclure « Défendons tous ensemble la gastronomie française, pas que la lyonnaise et ses tabliers de sapeur ! »

Croisons les doigts pour ce projet qui a du sens à Lyon plus qu’ailleurs et qui sait mieux que quiconque fédérer tout ce qui tourne autour de la gastronomie et de l’œnologie.

Bon appétit et large soif…

Michel Godet