Le Saint-Vincent
Une bonne cuisine de bistrot  simple et sans prétention

A l’instar d’une petite place à Montmartre (Paris), lové sur la place Fernand Rey (Lyon 1er) le Saint-Vincent est bien l’une des composantes gourmandes de ce village incrusté dans la grande cité lyonnaise, à l’abri du tumulte de cette dernière.


Cela fait maintenant onze ans que Roman David en préside les destinées pour le bonheur des habitués, comme des touristes.
Avec sa terrasse sur la place, bien agréable en période estivale ou caniculaire, sa salle à manger tout en longueur, patinée par le temps et agrémentée d’un énorme ventilateur à larges pales au plafond, le Saint-Vincent est loin des nouveaux lieux par trop conceptuels.

Il a tout simplement une âme, pétrie de souvenirs et autres agapes, mâtiné d’un service décontracté et djeuns’.
Comment définir ce Saint-Vincent ?
Cette maison s’apparente beaucoup plus à un bistrot convivial à la cuisine simple, bonne et sans prétention, qu’à un véritable bouchon. Les chichis ne sont jamais de rigueur, les assiettes ne sont ni ostentatoires, ni sophistiquées, mais généreuses et gourmandes.
Avec une carte-ardoise courte, il vous sera rapide et facile de découvrir votre bonheur soit sous forme de menu, soit sous forme de carte. L’un et l’autre étant basé sur les mêmes plats.
A n’en pas douter, en été voire en période caniculaire, le choix de lyonnaiseries est donc réduit à sa plus simple expression.
Vous pourrez ainsi débuter par une salade bien assaisonnée, pommes à l’huile cuites comme il faut et servies selon la tradition avec un joli morceau de beurre, le tout agrémenté d’un joli hareng fort mœlleux.

En insistant, vous trouverez malgré tout un seul plat militant: une poêlée de gras double… à la lyonnaise.

Là également, la générosité est de mise avec un service à la parisienne. Le gras double et ses oignons d’une part sur assiette et les légumes en caquelon buriné par le temps et le four d’autre part. A savoir riz, aubergines et tomates en livrée de tian.

Notez au passage que le gras double, contrairement à son éponyme, n’est pas gras et qu’il s’accommode fort bien de la canicule et d’un pichet de rouge.

On aurait pu choisir également un onglet (avec supplément de 2€), mais ce jour là nous avions délibérément opté pour les lyonnaiseries militantes.
Quant au dessert, de toute évidence il se place sous le signe du fait maison pour ne parler par exemple que de la tarte à la praline, d’une rustique, mais agréable facture.

Certes, on est loin de celle inventée par Alain Chapel qui jouait au minimum le tant pour tant entre les pralines et la crème fraîche !

La tarte aux pralines du Saint-Vincent  jouxtant celle aux abricots, un fondant au chocolat ou encore une crème caramel.

Avec un rapport qualité prix  correct (16€ le menu à midi, 25€ le soir avec un choix d’entrées plus gourmandes pour les entrées), le Saint-Vincent, alias le patron des vignerons, saura vous faire passer des agapes en toute simplicité, loin des étoiles, mais avec une convivialité digne de celle d’un épicurien, plutôt que celle d’un sybarite.
Bon appétit…

Michel Godet

Le Saint Vincent
6 pl. Fernand Rey
Lyon 1er
Téléphone : 04 72 07 70 43
Ouvert de lundi soir au samedi soir.
A midi, menu et formules à 16,50€, 14,50€ et 11,50€ (3, 2 ou 1 plats)
Le soir : menu à 25,00€, l’entrée à 9,00€ et le plat à 14,00€